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L’Histoire du Groupe d’Études Szondiennes de Montpellier

Avant que le Groupe d’Etudes Szondiennes de Montpellier ne se constitue en 1985, c’est à Jean Birouste (†2014) dans les années 1973-74 que certain(e)s d’entre-nous doivent la première initiation au test de Szondi. Parler d’initiation n’est pas tout à fait juste, disons plutôt d’ « allusion au test de Szondi » comme quelque chose qui ne nous serait pas donné d’emblée et qu’il faudrait « aller chercher ».

C’est ainsi que tout à commencé : d’abord de manière empirique, le soir après les cours, nous nous sommes exposés mutuellement aux visages « du test », aussi patibulaires que fascinants d’expressivité, tout en essayant de comprendre l’incontournable « diagnostic expérimental des pulsions »… Nous avions l’impression d’avoir quelque chose d’essentiel entre les mains, car la complexité nous stimulait et nous laissait entrevoir d’importantes perspectives thérapeutiques. Une belle histoire entre psychologues cliniciens commençait …


Cette première étape ne pouvait cependant pas se poursuivre sans solliciter Monique Henry (†2016) pour son sens clinique et sa pratique du test. Un groupe de travail s’est ainsi organisé autour d’elle entre 1982 et 1984, des ponts ont été établis avec l’École de Louvain la Neuve. L’accueil chaleureux et généreux de Philippe Lekeuche a dynamisé notre travail intellectuel. Sa présentation à Louvain des « frères Karamasov » et la théorie des circuits, ont ouvert un espace de recherche et des perspectives cliniques nouvelles.


Le moment est alors venu de constituer notre propre association à Montpellier : le « Groupe d’Études Szondiennes » (1985-2014). La première intention a été de favoriser l’étude théorique et la pratique du test de Szondi, alors absentes de la formation universitaire. Membres à part entière du GES, et tour à tour présidentes de l’association, Monique Henry, Ghyslaine Hauc (†1995) et Anne Gayral ont assuré l’enseignement de la théorie Szondienne auprès des étudiants de psychologie grâce au soutien indéfectible de Jacques Birouste. Le lien de notre association avec le laboratoire de psychologie clinique a permis la venue de Jacques Schotte à Montpellier pour le colloque « Empreintes et Figures du temps » en 1989. Des échanges antérieurs et réguliers, notamment autour de colloques à Besançon en 1986, Louvain et Montpellier en 1987 avaient déjà jeté les bases d’une amicale collaboration.


L’enseignement devait être nourri par une pratique régulière du test. Nous mettions ainsi en commun les avancées et les questionnements relatifs à cet exercice difficile sous le regard rigoureux et consciencieux de Gérard Gomez Suertégaray (†2020) qui a également occupé la fonction de président de l’association de 1993 à 2002.


En complément de l’enseignement et du travail mensuel sur les protocoles, des conférences ont facilité et enrichi l’esprit de recherche de l’association. Citons les conférences/séminaires en présence de Jean Kinable, Philippe Lekeuche, Jean Melon, Marc Ledoux… ainsi que la participation aux différents colloques de Louvain, Zurich et Lausanne.


Le souci de ne pas s’enfermer dans la psychopathologie nous a poussés à ouvrir l’espace clinique à la création artistique avec les conférences de Vincent Bioulès, François Lagarde… puis aux problématiques sociales, telles que les placements d’enfants en institution avec Françoise Gaspari et Jean Montagnier, enfin l’interculturalité avec Jean Luc Brackelaire et l’évaluation cognitive avec Jacques Grégoire dans le cadre de l’organisme de formation P.R.S. (Pratiques et Recherches Szondiennes, 1991-1993).


La vie de l’association a aussi été ponctuée par de belles rencontres plus personnelles : Monique Henry et Ruth Pruschy puis avec le G.E.R.S.A.G. (Groupe d’Etudes Szondiennes pour l’Approfondissement de la Graphologie), Raymonde Garemi et Peter Deri puis avec Martin Achtnich…
Au fil du temps, documents et ouvrages ont été besogneusement regroupés et rendus accessibles aux membres de l’association, aux praticiens et aux étudiants. La bibliothèque du GES a été léguée à l’Université Paul Valéry lors de la dissolution de l’association.


Un des objectifs défini par Monique Henry à la parution du premier numéro de « Fortuna » en 1986, était de « formaliser par écrit le travail auquel donnent lieu les échanges entre ses membres ».


Après un peu moins de 25 ans d’existence, l’aventure montpelliéraine a pris fin mais nous restons convaincus que le travail de réflexion et le témoignage qui en résulte, peuvent encore être utiles à ceux qui cherchent et manifestent leur intérêt pour la pensée de L. Szondi.
Le temps est venu de faire contre mauvaise fortune, bon cœur. Nous sommes heureux de mettre un certain nombre de textes de la revue « Fortuna » en accès libre sur internet, en hommage à celles et ceux qui ont œuvré pour sa réalisation avec une pensée toute particulière pour Ghyslaine Hauc, coordonnatrice passionnée de la revue jusqu’en 1995 et membre du comité scientifique du Centre d’Études Pathoanalytiques en 1994.